A l’exception des demandeurs d’emploi, les bénéficiaires du compte personnel de formation vont devoir mettre la main à la poche. Et ils pourraient être mis à contribution à hauteur de 30 % du prix de la formation visée, selon Bercy. De quoi assombrir l’humeur des professionnels de la formation qui voient dans les déclarations de Bruno le Maire, un pas vers la fin de la cagnotte. Après des années d’embellie spectaculaire grâce à la locomotive CPF, une telle mesure pourrait selon eux, plomber le marché. A Bercy, on argue qu’elle pourrait se traduire au contraire, par une économie de 7 milliards d’euros. En limitant notamment les « formations pas toujours indispensables ou nécessaires ».
«En parlant de formations inutiles, le gouvernement vise très clairement les langues, réagit un consultant RH ». Les langues mais aussi la bureautique qui selon une étude conjointe de France compétences et de la DARES, font partie des formations sans objectif professionnel clair.
« A moins de supprimer les langues de l’appli du CPF, je ne vois pas comment le reste à charge permettra de réorienter la demande, s’interroge l’expert. La plupart des grandes entreprises exigent de leurs collaborateurs un bon niveau en anglais. Tout le monde en est bien conscient. Même si elles ne s’inscrivent pas dans un projet professionnel défini, ces formations linguistiques ne sont pas un gadget ».
RDV en fin d’année pour l’adoption du texte de loi après les concertations entre Bercy et les partenaires sociaux.