Confinement oblige, les managers jusqu’aux plus réfractaires ont compris que leurs cadres pouvaient être aussi efficaces au bureau qu’en télétravail. Quelque soit la distance. Qu’ils se trouvent en rase campagne ou à des milliers de kilomètres dans un cadre plus exotique.
Un vivier de 300 millions de télétravailleurs issus des pays émergents
C’est si vrai qu’aujourd’hui, ces derniers souhaiteraient augmenter la part du télétravail pour pallier aux difficultés de recrutement. Comment ? En puisant dans le vivier des 330 millions de télétravailleurs étrangers potentiels (*). Des travailleurs brésiliens, indiens, tunisiens ou sud-africains bon marché et qualifiés, prêts à renflouer les effectifs des grands groupes internationaux.
Une autre option consistant tout simplement pour ces entreprises à plier bagage. De là, à prédire une nouvelle vague de délocalisations virtuelles ou réelles vers ces pays où faible niveau de vie rime avec abondance de talents… Il n’y a qu’un pas que certains experts n’hésitent pas à franchir. En particulier pour les emplois de bureau, ces postes qui se font avec un ordinateur depuis la maison, et donc jugés délocalisables.
Les exemples ne manquent pas. Déjà très présents en Inde, les cabinets de conseil, Accenture et Deloitte continuent de recruter à tour de bras. Objectif : renforcer leurs offres de services pour leurs clients européens et dans le monde entier. Capgemini Mondial s’est aussi laissé tenté par les Philippines qui comme son grand rival dispose d’un important réservoir de talents dans le domaine de la technologie. Des effectifs locaux bien formés, anglophones, et nettement moins chers que leurs homologues européens.
Si cette tendance se confirme, son impact sur un marché de l’emploi confronté à une pénurie de personnel qualifié dans les secteurs de pointe semble limité pour l’heure.