Un peu plus d’un actif sur trois n’a pas confiance dans son avenir professionnel. Ils n’étaient qu’un sur quatre en 2020. « C ‘est une tendance qu’on observe sur tous les sondages depuis 2020, confirme Karim Bangoura, directeur de l’Édition-Multimédia chez Centre Inffo qui a réalisé le baromètre*. Ce pessimisme relatif est à corréler à la crise sanitaire et d’une manière générale à un environnement qui n’est pas du tout sécurisant. »
Hormis l’inflation, la réforme des retraites ou la guerre en Ukraine, l’évolution rapide du marché du travail contribue également à cette défiance.
Les femmes (36 %), les 50-64 ans (39 %), les habitants des zones rurales (41 %) et les demandeurs d’emploi (67 %) sont les plus pessimistes. Leur principale crainte ? L’inadéquation de leurs compétences face aux nouvelles exigences du marché. Plus armés face aux mutations technologiques, les plus jeunes, les cadres ne sont pour autant pas complètement rassurés. « Les gens doutent, ils ont peur même, poursuit le spécialiste. Ils sont conscients qu’ils seront probablement bousculés par leur environnement. Mais ils cherchent des solutions. Ils sont proactifs. Le principal indicateur qui nous permet de mesurer cette prise de conscience réside dans les demandes de formation.»
Pour beaucoup, la formation reste le meilleur des remparts. Même si leur choix ne répond pas toujours à la nécessité de s’adapter pour rester dans la course. Quand ils ne se tournent pas vers l’informatique, les sondés plébiscitent en effet, les langues étrangères, le management, et plus surprenant, la comptabilité. « Leurs motivations restent parfois assez mystérieuses. Mais à côté de la baisse tendancielle observée, il ne faut pas oublier que les trois quart des gens restent confiants ! »
* En partenariat avec l’institut d’études CSA