Vous voulez vous initier ou vous perfectionner en allemand ou en marketing numérique? L’analyse de données ou la conception graphique vous tente davantage ? Quand et où vous le voulez ? Un PC ou un smartphone, c’est tout ce dont vous avez besoin pour démarrer une session d’elearning. Une fois démarré, votre écran déroulera votre formation sous forme de tutos, exercices, jeux, vidéos en ligne et autres modules destinés à rendre la séance aussi efficace qu’addictive.
Bien que nous ne soyons pas encore tous accros au elearning, force est de constater que le concept séduit. Pour preuve, depuis la pandémie de covid, la demande a bondi de 400 % à l’échelle mondiale. A elle seule, la plateforme Coursera a enregistré 20 millions de nouveaux abonnés dans le monde en 2021. Loin devant EdX et Udemi, ou OpenClassrooms en France. Et les experts tablent sur une croissance de 20 % sur les cinq prochaines années pour l’ensemble de la filière (Global Market Insight) .
Un accès simplifié
Ces plateformes digitales appelées aussi systèmes de gestion de l’apprentissage (LMS – learning management system) ne sont pas seulement bien conçues. Elles séduisent parce qu’elles semblent plus accessibles et plus souples qu’une formation classique en présentiel. C’est d’ailleurs l’un des gros avantages du elearning : la possibilité pour l’apprenant d’accéder librement à son cours comme il l’entend, et d’apprendre à son propre rythme.
Outre leur flexibilité, les prix proposés dans la filière sont généralement plus avantageux. « L’elearning fait baisser le coût des formations, confirme un consultant en RH. Les plateformes n’investissent pas ou peu dans la location de bureaux. Pas plus qu’elles n’embauchent de tuteurs à plein temps, ce qui se répercute dans leurs tarifs. Par ailleurs, un cours peut être suivi par des milliers d’utilisateurs. » Un argument qui n’a pas échappé aux entreprises. Comme les possibilités de gestion et de suivi des formations sur ces systèmes. En s’inscrivant, chaque apprenant obtient en effet un profil, qui permet une supervision plus simple et personnalisée.
L’engouement est tel que de nombreuses sociétés ont sauté le pas en créant leurs plateformes maison, à l’instar de Total, Air France ou la Société générale.
Dans ces groupes, les services RH pilotent les formations depuis leurs bureaux pour les modifier, mettre à jour, générer des statistiques et des rapports.
L’autoformation peut être efficace, mais c’est plus exigeant
« Tout le monde adore ! Les entreprises qui font des économies et améliorent leur productivité et les promoteurs de la formation professionnelle en France. Les opérateurs de compétences (OPCO) apprécient parce ce que le volume des formations explose et qu’ils peuvent donc se targuer d’atteindre les objectifs fixés par l’État, poursuit le spécialiste en émettant toutefois des réserves. Au début, les salariés qui se voient proposés du elearning dans leur entreprise semblent ravis. Mais leur motivation décline rapidement pour une vaste majorité d’entre eux. L’autoformation peut être efficace, mais c’est plus exigeant. Avec un formateur, l’effort est partagé. Là, il faut se motiver pour passer des heures seul devant son PC. Après le boulot, on veut se détendre et pas nécessairement pianoter sur un ordi. »
Un marché ascendant
« Nous travaillons depuis deux ans avec un organisme de formation qui propose des formules combinant cours en présentiel et elearning. Ils utilisent Babbel et Mycow, deux plateformes en linguistique très réputées, témoigne un responsable de formation dans une PME. Le bilan est sans appel : nous avons de bien meilleurs taux d’assiduité en présentiel. Le pourcentage de connexions sur les plateformes même chez nos collaborateurs les plus motivés reste faible. »
Critiques ou pas, rien ne semble entamer l’irrésistible ascension du marché mondial du elearning, dont le chiffre d’affaires aurait dépassé les 221 milliards d’euros l’année dernière (Statista 2023).
A savoir
Elearning : Apprentissage en ligne ou à distance basé sur le Net et les nouvelles technologies digitales.
Mooc : Massif Open Online Course. A la différence du e-learning, les portails Mooc proposent des outils pédagogiques réalisés par des internautes ou entre étudiants. L’accès à ces plateformes est généralement gratuit et ouvert au grand public.
LMS : Learning management system. C’est un logiciel qui permet de créer, gérer et diffuser depuis une seule et même plateforme une formation en ligne.
Blended learning : type de formation mêlant cours classiques en présentiel et outils du elearning.