Le couperet est tombé : pour bénéficier du CPF (compte personnel de formation), les salariés devront désormais participer. Contrairement aux demandeurs d’emplois non concernés par l’annonce de Bercy, ces-derniers paieront de leur poche 10 % du montant de la formation choisie.
Dans les tiroirs depuis plusieurs mois, le gouvernement avait hésité à imposer cette mesure. Face notamment à la réticence des partenaires sociaux inquiets des répercussions sur la demande de CPF.
un CPF trop cher
Mis en place en 2018, le dispositif qui permet de profiter, en toute indépendance, de formations au travers des droits acquis en euros pendant le parcours professionnel est vite devenu populaire. Quatre ans après son lancement, le site dédié comptait 21 millions d’inscrits. Et, le nombre de dossiers annuels bondissait de 600 000 en moyenne à plus de 2 millions. Un succès dont l’ampleur, de l’aveu même des fonctionnaires de Bercy, a dépassé les attentes… Et le budget initialement alloué à la formation. D’où la nécessité pour le ministère de l’économie et des finances de serrer la vis. D’autant que l’objectif visé lors de la création du CPF, d’augmenter les compétences notamment celles des demandeurs d’emploi n’est pas pleinement atteint. 70 % des dossiers instruits émanent des salariés contre 30 % seulement des demandeurs d’emploi. Pire : ces demandes pour 20 % des bénéficiaires concernent des formations sans visée professionnelle, au moins à court terme, selon une récente étude de la Dares. Comme les langues ou le permis de conduire.
Après plusieurs reculades, la mesure entrera bien en application dès cette année. Bercy compte économiser ainsi 200 millions d’euros.